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pour une affaire importante, et j’espère que vous voudrez bien accueillir ma demande. »

M. de Rionne crut flairer un créancier. Il lui avança un fauteuil interrogeant du regard.

« Voici, continua Lorin. Mme Tellier a la bonté de me recevoir en ami, et j’ai eu l’occasion de rencontrer chez elle Mlle Jeanne de Rionne. J’ai l’honneur de vous demander sa main. »

Le père, surpris d’avoir une fille à marier, ne put trouver tout de suite une réponse. Lorin profita de son silence pour lui dire qui il était et lui faire connaître le chiffre de sa fortune. Tandis qu’il parlait, le visage de M. de Rionne s’éclairait et ses attitudes devenaient d’une grande politesse : on ne venait pas lui réclamer de l’argent, on lui en apportait peut-être.

Ils causèrent.

M. de Rionne en était presque à la pauvreté. Julia avait dévoré ce que le jeu épargnait. Les dettes devenaient criardes, les crédits se fermaient, et, vieilli, honteux, il se retenait sur la