Page:Zola - Le Vœu d’une morte, 1890.djvu/197

Cette page n’a pas encore été corrigée

deux autres personnes devaient être des visiteurs dont les traits leur échappaient.

Puis, à mesure que la barque s’avançait, une inquiétude s’emparait de Daniel. Il reconnaissait les visiteurs, il se demandait ce qu’ils venaient faire au Mesnil-Rouge.

Et Jeanne, sautant lestement dans l’herbe :

« Tiens ! cria-t-elle, M. Lorin et mon père ! »

Elle alla embrasser M. de Rionne, puis se dirigea vers le château, en compagnie de Lorin, qui la faisait rire bruyamment avec ses nouvelles de Paris.

Daniel resta seul sur la rive, désolé, les larmes aux yeux, voyant bien que sa félicité était morte.

Le soir, après le dîner, Lorin l’aborda, et d’un ton de supériorité moqueuse :

« Comme vous ramez, mon cher ! lui dit-il. Je n’aurais jamais cru, en vous voyant, que vous eussiez des bras pareils… Je vous remercie d’avoir promené Jeanne toute la saison. »