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Elles étaient de charmantes solitudes vertes, à demi sauvages, où l’on n’entendait que le bruit des eaux, les cris des martins-pêcheurs et des ramiers.

Rien n’était plus charmant que les canaux étroits qui séparaient les îles. Les arbres, étendant leurs branches, en faisaient des avenues discrètes, bordées de feuilles. En l’air, on apercevait des coins de ciel bleu. On se trouvait là sous une voûte de verdure, haute comme la nef d’une église, dans une lumière verdâtre, d’une fraîcheur pénétrante. Il y avait des battements d’ailes sur les rives, et l’eau chantait entre les troncs submergés sa chanson légère et monotone.

Au fond des avenues, des trous ronds laissaient voir des nappes de ciel. Et, à mesure qu’on avançait, les trous s’agrandissaient les lointains se montraient dans une vapeur d’un violet tendre.

Alors, on voyait la Seine, blanche au grand soleil, avec ses rives boisées qui reflétaient dans l’eau