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Derrière le logis, il y avait un grand parc, qui occupait toute la hauteur du coteau. Les arbres, d’un vert sombre dans le bleu du ciel, formaient un immense rideau tiré sur le vaste horizon.

Puis, de l’autre côté de la Seine, la plaine s’élargissait à perte de vue. On apercevait çà et là les taches grises des villages, au milieu des lacs de verdure. Les cultures faisaient de grands carrés de couleurs pâles, coupés par les lignes noires des peupliers.

Et la Seine descendait avec de lents détours. Elle était bordée d’arbres qui la cachaient à demi et qui coupaient les terres d’une longue coulée de feuillages.

En face du Mesnil-Rouge, la rivière dévalait, plus rapide, encombrées d’îles qui la divisaient en petits bras. La végétation poussait à l’aventure, dans ces îles : les herbes y croissaient très hautes, les arbres y dressaient leur tranquillité fière. Dans le pays, les gens n’y allaient guère qu’une fois l’an, pour dénicher les corbeaux.