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Jusque-là, il ne s’était pas expliqué nettement la position faite à la jeune fille chez sa tante. Il se rappelait que Mme de Rionne lui avait parlé d’une ruine prochaine ; et, depuis douze ans, le père devait avoir consommé largement cette ruine. Il alla aux informations, discrètement, il apprit qu’en effet le viveur en était à ses derniers louis. Quant à Jeanne, elle ne devait avoir aucune fortune. Daniel s’étonna dès lors de la large hospitalité offerte par Mme Tellier à sa nièce.

La vérité était que Mme Tellier avait compris, dès le premier jour, qu’elle adoptait en quelque sorte la fille de son frère, et ce fut pour cela qu’elle la laissa le plus longtemps possible au couvent. Puis, comme elle approchait de la quarantaine, des tristesses l’avaient prise, à la suite de chagrins secrets. Elle se souvint de Jeanne, elle l’appela près d’elle, ayant résolu de la marier.

D’ailleurs, les dépenses qu’elle faisait pour la jeune fille entraient dans ses plaisirs. On retrouvait