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Il parlait quelquefois au Corps législatif, lisant des discours interminables. Un jour, il avait traité une question industrielle, et il s’en était fort bien tiré, car il se trouvait là dans son élément. Mais sa vanité rêvait les grandes discussions de principes, et alors il pataugeait misérablement au milieu des lieux communs de toutes les démocraties.

Sa femme fit tout au monde pour l’empêcher d’entrer à la Chambre.

N’ayant que l’ambition de son luxe, elle préférait que son mari s’effaçât complètement. Mais il tint bon, lui déclara qu’il lui laissait la liberté de ses amusements, et qu’il voulait, de son côté, se divertir comme il l’entendait. Ils firent bande à part. La femme, exaspérée, afficha les toilettes les plus excentriques, jeta l’or par les fenêtres ; le mari déclama contre le luxe, vanta la rudesse salutaire des républiques, étala les phrases vides de son humanitairerie. Au fond, leurs folies se valaient.

Dès lors, l’ambition de M. Tellier ne connut