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mais son visage bilieux et ses yeux rapides, ne se fixant jamais, leur déplaisaient et les inquiétaient.

Ce Lorin était un intrigant en herbe, qui guettait l’occasion, tout prêt à violenter le sort. Il disait d’ordinaire que la ligne droite, dans la vie, est le chemin le plus long. Rien ne lui paraissait plus maladroit que de prendre une carrière, la médecine ou la procédure, par exemple, ces médecins et ces avocats gagnent sou à sou une pauvre aisance. Lui, il voulait aller plus vite, il furetait, il attendait, jurant qu’il gagnerait du coup une fortune.

Et il la gagna, comme il l’avait dit. Il parla de gains réalisés au jeu d’affaires de Bourse. On ne sut jamais nettement à quoi s’en tenir. Puis, il se lança dans les affaires, il plaça son argent dans l’industrie et, en quelques années, le hasard aidant, il devint puissamment riche.

Daniel et Georges, qui avaient appris sur son compte des choses délicates, furent enchantés de ne plus le voir. Il habitait maintenant la rue