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loyal, il en connaissait la fermeté et la douceur. Georges était sa troisième tendresse dans la vie, et il se demandait parfois ce qu’il serait devenu, s’il ne l’avait pas rencontré.

Il ne songeait point, en se posant cette question, au secours matériel que son ami lui avait prêté. Lui qui se sentait l’éternel besoin d’aimer et d’être aimé, il remerciait simplement le destin de lui avoir envoyé cette grande amitié qui l’aidait à vivre.

Georges, dont la nature était plus froide, n’avait pas les expansions de Daniel. Il le traitait un peu en enfant et l’aimait en frère aîné.

Il avait vite pénétré les tendresses profondes de ce cœur, il savait quelle âme dévouée se cachait dans ce corps ingrat et il en était arrivé à ne plus voir le visage de Daniel. Quand on riait de son ami, il s’étonnait, il ne pouvait comprendre que tout le monde n’aimât pas cette intelligence délicate et élevée.

Il s’était aperçu que Daniel cachait un secret au plus profond de son être. Jamais il ne le