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meilleur de lui-même. Il désirait le prendre avec lui pour écrire en commun un ouvrage important.

Mais Daniel ne souhaitait pas la liberté, il se trouvait bien dans sa servitude, qui lui donnait ce qu’il souhaitait, un travail acharné, incessant.

Georges n’était plus le pauvre hère qui lisait modestement assis sur un banc du Luxembourg. Il avait joué si énergiquement des coudes, qu’il venait enfin de se faire une place au soleil. Il commençait à être connu dans le monde scientifique par des travaux très remarquables sur certains points de l’histoire naturelle.

Daniel se décida enfin à abandonner son bureau et à accepter la proposition de Georges. Le dictionnaire encyclopédique se trouvait à peu près terminé : il lui manquait, pour être publié complètement, quelques livraisons dont les matériaux étaient prêts.

Les deux jeunes gens ne se quittèrent plus. Ils n’avaient d’ailleurs jamais cessé, depuis leur rencontre, de vivre dans une étroite intimité.