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porte cochère s’ouvrait, haute et étroite, sur une cour où il y avait tout juste la place d’une corbeille de verdure et de fleurs.

Daniel s’engagea résolument sous la porte cochère. Comme il s’y trouvait il faillit être écrasé par une calèche qui sortit brusquement et qui passa à grand tapage. Il n’eut que le temps de se réfugier sur le mince trottoir intérieur.

Dans la calèche, il aperçut une dame de vingt-cinq à trente ans qui le regarda avec une indifférence dédaigneuse. Elle était merveilleusement mise, d’une façon très compliquée et très riche. Elle ressemblait à Julia, ou du moins tâchait de lui ressembler par son allure et ses chiffons.

Daniel s’adressa à une femme de chambre qui était restée sur le perron, regardant la voiture s’éloigner. Il lui demanda Mme Tellier.

« Elle sort, répondit-elle, vous venez de la voir. »

Daniel demeura fort embarrassé. « Ainsi, pensait-il, cette dame, si étrangement vêtue,