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La comtesse, à demi endormie, tourne paresseusement la tête.

— Ah ! murmure-t-elle.

Elle s’allonge, elle ajoute :

— Réveillez-moi demain à dix heures, j’attends la modiste.

Le lendemain, au déjeuner, comme le comte ne paraît pas, la comtesse fait d’abord demander de ses nouvelles ; ensuite, elle se décide à monter auprès de lui. Elle le trouve très pâle dans son lit, très correct. Trois médecins sont déjà venus, ont causé à voix basse et laissé des ordonnances ; ils doivent revenir le soir. Le malade est soigné par deux domestiques, qui s’agitent graves et muets, étouffant le bruit de leurs talons sur les tapis. La grande chambre sommeille, dans une sévérité froide ; pas un linge ne traîne, pas un meuble n’est dérangé. C’est la maladie propre et digne, la maladie cérémonieuse, qui attend des visites.

— Vous souffrez donc, mon ami ? demande la comtesse en entrant.

Le comte fait un effort pour sourire.

— Oh ! un peu de fatigue, répond-il. Je n’ai besoin que de repos… Je vous remercie de vous être dérangée.

Deux jours se passent. La chambre reste digne ;