Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mais, en tenant la rampe, je ne me casserai rien… Enfin, chère dame, je suis bien heureux. Voilà vos chagrins finis. J’ai étudié Burle et je vous jure qu’il ne cache pas la moindre farce… Nom de Dieu ! il était temps qu’il sortît des jupons. Ça tournait mal.

Le major s’en allait ravi. Une maison de braves gens, et où les murs étaient de verre ; pas moyen d’y enfouir des saletés !

Dans cette conversion, ce qui l’enchantait, au fond, c’était de n’avoir plus à vérifier les écritures du capitaine. Rien ne l’assommait comme toutes ces paperasses. Du moment que Burle se rangeait, lui pouvait fumer des pipes et donner des signatures, les yeux fermés. Pourtant, il veillait toujours d’un œil. Les reçus étaient bons, les totaux s’équilibraient admirablement ; aucune irrégularité. Au bout d’un mois, il ne faisait plus que feuilleter les reçus et s’assurer des totaux, comme il avait toujours fait, d’ailleurs. Mais, un matin, sans aucune méfiance, uniquement parce qu’il avait rallumé une pipe, ses yeux s’attardèrent à une addition, il constata une erreur de treize francs ; le total était forcé de treize francs, pour balancer les comptes ; et il n’y avait pas eu d’erreur dans les sommes portées, car il les collationna sur les re-