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VI


Pourquoi suis-je encore là ? On m’a dit que les gens de Saintin étaient venus vers six heures, avec des barques, et qu’ils m’avaient trouvé couché sur une cheminée, évanoui. Les eaux ont eu la cruauté de ne pas m’emporter après tous les miens, pendant que je ne sentais plus mon malheur.

C’est moi, le vieux, qui me suis entêté à vivre. Tous les autres sont partis, les enfants au maillot, les filles à marier, les jeunes ménages, les vieux ménages. Et moi, je vis ainsi qu’une herbe mauvaise, rude et séchée, enracinée aux cailloux ! Si j’avais du courage, je ferais comme Pierre, je dirais : « J’en ai assez, bonsoir ! » et je me jetterais