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III


Si les pauvres gens font leurs délices du fossé des fortifications, les petits employés, même les ouvriers à leur aise, poussent leurs promenades plus loin. Ceux-là vont jusqu’aux premiers bois de la banlieue. Ils gagnent même la vraie campagne, grâce aux nombreux moyens de locomotion dont ils disposent aujourd’hui. Nous sommes loin des coucous de Versailles. Outre les chemins de fer, il y a les bateaux à vapeur de la Seine, les omnibus, les tramways, sans compter les fiacres. Le dimanche, c’est un écrasement ; par certains dimanches de soleil, on a calculé que près d’un quart de la population, cinq cent mille personnes, prenaient d’assaut les voitures et les wagons, et se répandaient dans la campagne. Des ménages emportent leur dîner et mangent sur l’herbe. On rencontre des bandes joyeuses, des couples d’amoureux qui se cachent, des promeneurs isolés, flânant, une baguette à la main. Derrière chaque buisson, il y a une société. Le soir, les cabarets