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LA FAUTE DE L’ABBÉ MOURET.

trouvait enclavé dans le parc, sur lequel une de ses façades donnait. Mais le gardien semblait avoir barricadé sa demeure, de ce côté ; il avait défriché un étroit jardin, sur la route ; il vivait là, au midi, tournant le dos au Paradou, sans paraître se douter de l’énormité des verdures débordant derrière lui.

Le jeune prêtre sauta à terre, regardant curieusement, interrogeant le docteur qui se hâtait d’attacher le cheval à un anneau scellé dans le mur.

— Et ce vieillard vit seul, au fond de ce trou perdu ? demanda-t-il.

— Oui, complétement seul, répondit l’oncle Pascal.

Mais il se reprit.

— Il a avec lui une nièce qui lui est tombée sur les bras, une drôle de fille, une sauvage… Dépêchons. Tout a l’air mort, dans la maison.