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LES ROUGON-MACQUART.

sauf trois canards qui s’en étaient allés sous la pluie se promener tranquillement. La fraîcheur de l’eau, ruisselant au-dehors, semblait refouler à l’intérieur les buées ardentes de la basse-cour. Il faisait très-chaud dans la paille. Désirée attira deux grosses bottes, s’y étala comme sur des oreillers, s’y abandonna. Elle était à l’aise, elle jouissait par tout son corps.

— C’est bon, c’est bon, murmura-t-elle. Couchez-vous donc comme moi. J’enfonce, je suis appuyée de tous les côtés, la paille me fait des minettes dans le cou… Et quand on se frotte, ça vous court le long des membres, on dirait que des souris se sauvent sous votre robe.

Elle se frottait, elle riait seule, donnant des tapes à droite et à gauche, comme pour se défendre contre les souris. Puis, elle restait la tête en bas, les genoux en l’air, reprenant :

— Est-ce que vous vous roulez dans la paille, chez vous ? Moi, je ne connais rien de meilleur… Des fois, je me chatouille sous les pieds. C’est bien drôle aussi… Dites, est-ce que vous vous chatouillez ?

Mais le grand coq fauve, qui s’était approché gravement, en la voyant vautrée, venait de lui sauter sur la gorge.

— Veux-tu t’en aller, Alexandre ! cria-t-elle. Est-il bête, cet animal ! Je ne puis pas me coucher, sans qu’il se plante là… Tu me serres trop, tu me fais mal avec tes ongles, entends-tu !… Je veux bien que tu restes, mais tu seras sage, tu ne me piqueras pas les cheveux, hein !

Et elle ne s’en inquiéta plus. Le coq se tenait ferme à son corsage, ayant l’air par instants de la regarder sous le menton, d’un œil de braise. Les autres bêtes se rapprochaient de ses jupes. Après s’être encore roulée, elle avait fini par se pâmer, dans une position heureuse, les membres écartés, la tête renversée. Elle continua :

— Ah ! c’est trop bon, ça me fatigue tout de suite. La