LIVRE TROISIÈME
I
Après le Pater, l’abbé Mouret s’étant incliné devant l’autel, alla du côté de l’Épître. Puis, il descendit, il vint faire un signe de croix sur le grand Fortuné et sur la Rosalie, agenouillés côte à côte, au bord de l’estrade.
— Ego conjungo vos in matrimonium, in nomine Patris, et Filii, et Spiritus sancti.
— Amen, répondit Vincent, qui servait la messe, en regardant la mine de son grand frère, curieusement, du coin de l’œil.
Fortuné et Rosalie baissaient le menton, un peu émus, bien qu’ils se fussent poussés du coude en s’agenouillant, pour se faire rire. Cependant, Vincent était allé chercher le bassin et l’aspersoir. Fortuné mit l’anneau dans le bassin, une grosse bague d’argent tout unie. Quand le prêtre l’eut béni en l’aspergeant en forme de croix, il le rendit à Fortuné qui le passa à l’annulaire de Rosalie, dont la main restait verdie de taches d’herbe que le savon n’avait pu enlever.
— In nomine Patris, et Filii, et Spiritus sancti, mur-