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LES ROUGON-MACQUART.

Il s’habituait au grand air, chaque bain de soleil l’épanouissait. Un jeune marronnier, poussé d’une graine tombée, entre deux pierres de la balustrade, crevait la résine de ses bourgeons, déployait ses éventails de feuilles avec moins de vigueur que lui. Même un jour, il avait voulu descendre l’escalier ; mais, trahi par ses forces, il s’était assis sur une marche, parmi des pariétaires grandies dans les fentes des dalles. En bas, à gauche, il apercevait un petit bois de roses. C’était là qu’il rêvait d’aller.

— Attends encore, disait Albine. Le parfum des roses est trop fort pour toi. Je n’ai jamais pu m’asseoir sous les rosiers, sans me sentir toute lasse, la tête perdue, avec une envie très-douce de pleurer… Va, je te mènerai sous les rosiers, et je pleurerai, car tu me rends bien triste.