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— Mais c’est certain, caporal, dit-il gaiement, nous les rosserons !

Le wagon roulait, roulait toujours, emportant sa charge d’hommes, dans l’épaisse fumée des pipes et l’étouffante chaleur des corps entassés, jetant aux stations anxieuses qu’on traversait, aux paysans hagards, plantés le long des haies, ses obscènes chansons en une clameur d’ivresse. Le 20 août on était à Paris, à la gare de Pantin, et le soir même on repartait, on débarquait le lendemain à Reims, en route pour le camp de Châlons.