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J’ai regardé les yeux de Marie. Ils étaient grands ouverts, mais j’ai cherché vainement la lueur bleue qui y brûlait, la nuit dont elle venait de parler.

Marie était morte, morte dans mes bras.

J’ai reporté le cadavre sur le lit, couvrant chastement ce corps demi-nu que j’avais jusque-là caché contre ma poitrine. Je me suis assis au bord de la couche, j’ai appuyé la tête de l’enfant sur l’un de mes bras, lui tenant les mains, regardant son visage qui semblait vivre & sourire encore. Elle était plus grande dans la mort, plus sereine, plus pure.

De grosses larmes coulant sur mes joues tombaient dans les cheveux de la morte qui me couvraient les genoux.

Je ne sais combien de temps je suis resté ainsi au milieu du silence & de l’ombre. Brusquement, Pâquerette s’est éveillée, elle a vu le cadavre. Elle s’est levée en frissonnant, & a couru chercher la bougie derrière le vase, sur la cheminée ; puis,