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XXVII

Je me plais dans la chambre de Marie. Dès le matin, je vais m’asseoir au bord du lit de la mourante, je vis là le plus possible, me retirant avec regret. Partout ailleurs, j’appartiens à Laurence, j’ai la fièvre. J’ai hâte de me trouver dans ce lieu d’apaisement, j’y entre avec la sensation de confiance & de bien-être d’un malade qui va respirer un air plus doux dont il attend la guérison.

J’aime la mort. La chambre est tiède, moite ; la lumière y est grise & attendrie, faite d’ombre & de clarté blanche ; tout y flotte dans une langueur dernière, dans une demi-transparence molle & recueillie. On ne sait combien est doux à un cœur saignant le silence qui règne dans la pièce