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LES ROUGON-MACQUART.

rait plus de magasin, l’approuvèrent beaucoup. On ne se doutait pas de ce que coûtait une boutique. Si elle ne gagnait que trois francs chez les autres, au moins elle n’avait pas de frais, elle ne risquait pas de perdre de grosses sommes. Ils firent répéter cet argument-là à Coupeau, en le poussant ; il buvait beaucoup, il se maintenait dans un attendrissement continu, pleurant tout seul dans son assiette. Comme la blanchisseuse semblait se laisser convaincre, Lantier cligna les yeux, en regardant les Poisson. Et la grande Virginie intervint, se montra très aimable.

— Vous savez, on pourrait s’entendre. Je prendrais la suite du bail, j’arrangerais votre affaire avec le propriétaire… Enfin, vous seriez toujours plus tranquille.

— Non, merci, déclara Gervaise, qui se secoua, comme prise d’un frisson. Je sais où trouver les termes, si je veux. Je travaillerai ; j’ai mes deux bras, Dieu merci ! pour me tirer d’embarras.

— On causera de ça plus tard, se hâta de dire le chapelier. Ce n’est pas convenable, ce soir… Plus tard, demain, par exemple.

À ce moment, madame Lerat, qui était allée dans le cabinet, poussa un léger cri. Elle avait eu peur, parce qu’elle avait trouvé la chandelle éteinte, brûlée jusqu’au bout. Tout le monde s’occupa à en rallumer une autre ; et l’on hochait la tête, en répétant que ce n’était pas bon signe, quand la lumière s’éteignait auprès d’un mort.

La veillée commença. Coupeau s’était allongé, pas pour dormir, disait-il, pour réfléchir ; et il ronflait cinq minutes après. Lorsqu’on envoya Nana coucher chez les Boche, elle pleura ; elle se régalait depuis le matin, à l’espoir d’avoir bien chaud dans le grand lit de son bon ami Lantier. Les Poisson restèrent jusqu’à