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LES ROUGON-MACQUART.

tête avec un couteau, pour éviter la peine à la guillotine ? Enfin, quelque sale histoire dans ce genre !

Elle accusait très carrément Gervaise de coucher avec Goujet. Elle mentait, elle prétendait les avoir surpris un soir ensemble, sur un banc du boulevard extérieur. La pensée de cette liaison, des plaisirs que devait goûter sa belle-sœur, l’exaspérait davantage, dans son honnêteté de femme laide. Chaque jour, le cri de son cœur lui revenait aux lèvres :

— Mais qu’a-t-elle donc sur elle, cette infirme, pour se faire aimer ! Est-ce qu’on m’aime, moi !

Puis, c’étaient des potins interminables avec les voisines. Elle racontait toute l’histoire. Allez, le jour du mariage, elle avait fait une drôle de tête ! Oh ! elle avait le nez creux, elle sentait déjà comment ça devait tourner. Plus tard, mon Dieu ! la Banban s’était montrée si douce, si hypocrite, qu’elle et son mari, par égard pour Coupeau, avaient consenti à être parrain et marraine de Nana ; même que ça coûtait bon, un baptême comme celui-là. Mais maintenant, voyez-vous ! la Banban pouvait être à l’article de la mort et avoir besoin d’un verre d’eau, ce ne serait pas elle, bien sûr, qui le lui donnerait. Elle n’aimait pas les insolentes, ni les coquines, ni les dévergondées. Quant à Nana, elle serait toujours bien reçue, si elle montait voir son parrain et sa marraine ; la petite, n’est-ce pas ? n’était point coupable des crimes de la mère. Coupeau, lui, n’avait pas besoin de conseil ; à sa place, tout homme aurait trempé le derrière de sa femme dans un baquet, en lui allongeant une paire de claques ; enfin, ça le regardait, on lui demandait seulement d’exiger du respect pour sa famille. Jour de Dieu ! si Lorilleux l’avait trouvée, elle, madame Lorilleux, en flagrant délit ! ça ne se serait pas passé tranquille-