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GERMINAL.

de Bonnemort dans les mains de la Brûlé. À quatre pattes, Lydie et Bébert, conduits par Jeanlin, se glissaient entre les jupes, pour voir le derrière de la dame. Déjà, on la tiraillait, ses vêtements craquaient, lorsqu’un homme à cheval parut, poussant sa bête, cravachant ceux qui ne se rangeaient pas assez vite.

— Ah ! canailles, vous en êtes à fouetter nos filles !

C’était Deneulin qui arrivait au rendez-vous, pour le dîner. Vivement, il sauta sur la route, prit Cécile par la taille ; et, de l’autre main, manœuvrant le cheval avec une adresse et une force extraordinaires, il s’en servait comme d’un coin vivant, fendait la foule, qui reculait devant les ruades. À la grille, la bataille continuait. Pourtant, il passa, écrasa des membres. Ce secours imprévu délivra Négrel et M. Hennebeau, en grand danger, au milieu des jurons et des coups. Et, tandis que le jeune homme rentrait enfin avec Cécile évanouie, Deneulin, qui couvrait le directeur de son grand corps, en haut du perron, reçut une pierre, dont le choc faillit lui démonter l’épaule.

— C’est ça, cria-t-il, cassez-moi les os, après avoir cassé mes machines !

Il repoussa promptement la porte. Une bordée de cailloux s’abattit dans le bois.

— Quels enragés ! reprit-il. Deux secondes de plus, et ils me crevaient le crâne comme une courge vide… On n’a rien à leur dire, que voulez-vous ? Ils ne savent plus, il n’y a qu’à les assommer.

Dans le salon, les Grégoire pleuraient, en voyant Cécile revenir à elle. Elle n’avait aucun mal, pas même une égratignure : sa voilette seule était perdue. Mais leur effarement augmenta, lorsqu’ils reconnurent devant eux leur cuisinière, Mélanie, qui contait comment la bande avait démoli la Piolaine. Folle de peur, elle accourait avertir ses maîtres. Elle était entrée, elle aussi,