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GERMINAL.

nait, sans comprendre, aux remous de la foule. Alors, il la tira par le bras, à le lui briser ; et elle jeta une plainte, ses larmes jaillirent : déjà il oubliait son serment, jamais elle ne serait heureuse.

— Passe donc ! hurla-t-il.

Mais il lui faisait trop peur. Si elle montait devant lui, tout le temps il la brutaliserait. Aussi résistait-elle, pendant que le flot éperdu des camarades les repoussait de côté. Les filtrations du puits tombaient à grosses gouttes, et le plancher de l’accrochage, ébranlé par le piétinement, tremblait au-dessus du bougnou, du puisard vaseux, profond de dix mètres. Justement, c’était à Jean-Bart, deux ans plus tôt, qu’un terrible accident, la rupture d’un câble, avait culbuté la cage au fond du bougnou, dans lequel deux hommes s’étaient noyés. Et tous y songeaient, on allait tous y rester, si l’on s’entassait sur les planches.

— Sacrée tête de pioche ! cria Chaval, crève donc, je serai débarrassé !

Il monta, et elle le suivit.

Du fond au jour, il y avait cent deux échelles, d’environ sept mètres, posées chacune sur un étroit palier qui tenait la largeur du goyot, et dans lequel un trou carré permettait à peine le passage des épaules. C’était comme une cheminée plate, de sept cents mètres de hauteur, entre la paroi du puits et la cloison du compartiment d’extraction, un boyau humide, noir et sans fin, où les échelles se superposaient, presque droites, par étages réguliers. Il fallait vingt-cinq minutes à un homme solide pour gravir cette colonne géante. D’ailleurs, le goyot ne servait plus que dans les cas de catastrophe.

Catherine, d’abord, monta gaillardement. Ses pieds nus étaient faits à l’escaillage tranchant des voies et ne souffraient pas des échelons carrés, recouverts d’une tringle de fer, qui empêchait l’usure. Ses mains, durcies