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LES ROUGON-MACQUART.

car je n’en pouvais plus, vrai ! Dans la taille encore, vous avez moins chaud ; mais si tu savais comme on cuit, au fond de la voie !

— Bien sûr, répondit-il, on serait mieux sous les arbres… Tu as du mal dans ce chantier, ça, je m’en doute, ma pauvre fille.

Elle fut si touchée de l’entendre en convenir, qu’elle fit la vaillante.

— Oh ! c’est une mauvaise disposition. Puis, aujourd’hui, l’air est empoisonné… Mais tu verras, tout à l’heure, si je suis une couleuvre. Quand il faut travailler, on travaille, n’est-ce pas ? Moi, j’y crèverais plutôt que de lâcher.

Il y eut un silence. Lui, la tenait d’un bras à la taille, en la serrant contre sa poitrine, pour l’empêcher d’attraper du mal. Elle, bien qu’elle se sentît déjà la force de retourner au chantier, s’oubliait avec délices.

— Seulement, continua-t-elle très bas, je voudrais bien que tu fusses plus gentil… Oui, on est si content, quand on s’aime un peu.

Et elle se mit à pleurer doucement.

— Mais je t’aime, cria-t-il, puisque je t’ai prise avec moi.

Elle ne répondit que d’un hochement de tête. Souvent, il y avait des hommes qui prenaient des femmes, pour les avoir, en se fichant de leur bonheur à elles. Ses larmes coulaient plus chaudes, cela la désespérait maintenant, de songer à la bonne vie qu’elle mènerait, si elle était tombée sur un autre garçon, dont elle aurait senti toujours le bras passé ainsi à sa taille. Un autre ? et l’image vague de cet autre se dressait dans sa grosse émotion. Mais c’était fini, elle n’avait plus que le désir de vivre jusqu’au bout avec celui-là, s’il voulait seulement ne pas la bousculer si fort.

— Alors, dit-elle, tâche donc d’être comme ça de temps en temps.