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LES ROUGON-MACQUART.

Il était nerveux, il prêtait l’oreille aux bruits, l’air uniquement occupé de sa tasse.

Paul et Cécile venaient de se lever, et il lui avait fait risquer un œil à la serrure. Ils étouffaient des rires, ils parlaient très bas.

— Les voyez-vous ?

— Oui… J’en vois un gros, avec deux autres petits, derrière.

— Hein ? ils ont des figures abominables.

— Mais non, ils sont très gentils.

Brusquement, M. Hennebeau quitta sa chaise, en disant que le café était trop chaud et qu’il le boirait après. Comme il sortait, il posa un doigt sur sa bouche, pour recommander la prudence. Tous s’étaient rassis, et ils restèrent à table, muets, n’osant plus remuer, écoutant de loin, l’oreille tendue, dans le malaise de ces grosses voix d’hommes.