beaux-pères, belles-mères, beaux-frères, belles-sœurs, fils, filles, oncles, tantes, cousins, cousines, à tous les degrés, dans tous les mélanges imaginables, jusqu’à la quatrième génération. Une seule famille, un seul petit peuple, que réunissait une pensée de joie et d’orgueil, celle de célébrer ces noces de diamant si rares, si prodigieuses, les noces des deux héros, glorifiés par la vie, dont tout ce peuple était né ! Et quel dénombrement épique à faire, comment nommer tous ceux qui entraient dans la ferme, comment dire simplement leurs noms, leurs âges, leurs degrés de parenté, la santé, la force, l’espoir qu’ils avaient apportés au monde !
D’abord, ce fut la ferme elle-même, tous ceux qui avaient poussé, qui avaient grandi là. Gervais, âgé de soixante-deux ans était aidé par ses deux fils aînés, Léon et Henri, déjà pères à eux deux de dix enfants ; et ses trois filles, Mathilde, Léontine, Julienne, nées, plus tard, mariées dans le voisinage, en avaient douze à elles trois. Frédéric, veuf de Claire, de cinq ans plus âgé que Gervais, avait cédé sa tâche de lieutenant fidèle à son fils Joseph, tandis que ses deux filles Angèle et Lucile, ainsi qu’un dernier fils, Jules, servaient également à la ferme, les quatre ayant ensemble un petit troupeau de quinze enfants, tant filles que garçons. Puis, de tous ceux venus du dehors, le Moulin arriva le premier, Thérèse, veuve de Grégoire, amena sa descendance, son fils Robert, qui dirigeait maintenant le moulin sous ses ordres, ses trois filles, Geneviève, Aline et Nathalie, avec toute une galopade à la queue, dix enfants pour les filles, quatre pour Robert. Ensuite, se présentèrent Louise, la femme du notaire Mazaud, Madeleine, la femme de l’architecte Herbette, suivies du médecin Chambouvet, veuf de la bonne Marguerite, trois vaillantes troupes encore, la première quatre filles dont Colette l’aînée, la seconde cinq garçons avec Hilaire en tête, la troisième un garçon et