qu’en effet un traité allait intervenir entre Blaise et Beauchêne ; mais ce n’était pas précisément une association. Beauchêne, ayant prélevé des sommes considérables sur la caisse de l’usine, pour des dépenses inavouables, tout un chantage, disait-on, la mère d’une fillette qui parlait des assises, avait dû se confier à Blaise, au lieutenant dont les mains actives menaient la maison, en le chargeant de lui trouver un prêteur, et c’était alors que le jeune homme avait lui-même prêté l’argent, sans doute un argent que Mathieu Froment, son père, avançait, heureux de le mettre ainsi dans l’usine, au nom de son fils. Aujourd’hui, pour régulariser la situation, on avait simplement résolu de diviser la propriété de la maison en six parts, afin de céder à Blaise une de ces parts, en remboursement. Celui-ci devenait donc propriétaire pour un sixième, si toutefois Beauchêne ne rachetait pas ce sixième, dans de certains délais. Le pire danger était qu’au lieu de se libérer, il ne succombât désormais à la tentation de vendre une à une les autres parts, sur la pente de gaspillages et de sottises où il roulait.
Constance avait écouté, frémissante, toute pâle.
« C’est signé, ça ?
— Non, pas encore. Mais les pièces sont prêtes, on signera ces jours-ci. D’ailleurs, c’est une solution raisonnable, et qui s’impose. »
Mais elle n’était évidemment pas de cet avis, soulevée de révolte, cherchant de toutes les forces de son être l’obstacle, ce qu’elle pourrait inventer d’irréparable pour empêcher sa ruine, sa honte.
« Mon Dieu ! que faire ? Comment agir ? »
Puis, dans sa rage de ne rien trouver, d’être impuissante, ce cri lui échappa :
« Ah ! ce misérable Blaise ! »
Le bon Morange en fut tout ému. Il n’avait pas compris encore. Aussi, tranquillement, s’efforça-t-il de la