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Quatre ans se passèrent. Et, pendant ces quatre ans, Mathieu et Marianne eurent deux enfants encore, une fille au bout de la première année, un garçon après la troisième. Et, chaque fois, en même temps que s’augmentait la famille, le domaine naissant de Chantebled s’accrut aussi, la première fois de vingt nouveaux hectares de terres grasses à conquérir sur les marais du plateau, la seconde de tout un vaste lot de bois et de landes que les sources captées commençaient à fertiliser. C’était la conquête invincible de la vie, la fécondité s’élargissant au soleil, le travail créant toujours, sans relâche, au travers des obstacles et de la douleur, compensant les pertes, mettant à chaque heure dans les veines du monde plus d’énergie, plus de santé et plus de joie.

Or, le jour où Mathieu vint s’entendre avec Séguin pour l’achat des bois et des landes, il trouva chez lui Sérafine. Séguin, enchanté d’être payé très régulièrement aux échéances convenues, ravi de vendre de la sorte, morceau à morceau, ce domaine inculte qui lui