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femme… Enfin, madame, je la connais, je vous réponds d’elle sur ma tête. Si vous n’êtes pas contente, c’est moi, la Couteau, qui vous rendrai votre argent. » Valentine eut un grand geste d’abandon, dans sa hâte d’en finir, et céda. Elle consentit même à donner cent francs par mois, parce que la Catiche était mariée. D’ailleurs, la meneuse lui expliqua qu’elle n’aurait pas à payer les frais du bureau de nourrices : c’était quarante-cinq francs d’économisés, à moins que madame ne lui tînt compte, à elle, de la peine qu’elle venait de prendre. Il y aurait aussi les trente francs du retour, pour l’enfant. Très large, Valentine promit de doubler la somme. Et tout s’arrangeait, elle se sentait délivrée, lorsque la pensée de l’autre lui revint, celle qui s’était barricadée dans sa chambre. Comment la faire sortir de là, pour installer tranquillement la Catiche à sa place ?

« Quoi donc ? cria la Couteau, c’est Marie Lebleu qui vous fait peur ? Ah ! il ne faut pas qu’elle m’ennuie, si elle veut que je la place encore… Je vais lui parler, moi ! »

Céleste, tout de suite, ayant posé Andrée sur une couverture qui se trouvait là, côte à côte avec l’enfant de la nourrice, dont celle-ci avait dû se débarrasser, pour montrer ses seins, se chargea de conduire la meneuse à la chambre de Marie. Un silence de mort y régna maintenant, et la Couteau n’eut qu’à se nommer : elle entra, on n’entendit pendant quelques minutes que le petit bruit de sa voix sèche. Puis, quand elle sortit, elle rassura Valentine qui, tremblante, était venue écouter.

« Je vous réponds que je l’ai dégrisée !… Payez-lui son mois. Elle fait sa malle, elle va partir. »

Et, comme on retournait dans la lingerie, Valentine régla le comptes, ajouta cinq francs pour ce nouveau service. Mais une dernière difficulté se présenta, la Couteau ne pouvait revenir chercher l’enfant de la Catiche,