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mari, avec lequel il continuait à faire assaut de philosophie et de littérature pessimistes, en attendant que la femme lui tombât dans les bras.

Il eut un cri de ravissement, lorsque Valentine paru enfin, avec une délicieuse toilette de route, coiffée d’une toque cavalière. Et, comme elle se sauvait, en disant qu’elle serait toute à eux, dès qu’elle aurait vu sa petite Andrée et donne les derniers ordres à la nourrice :

« Dépêche-toi ! lui cria son mari. Tu es insupportable, de n’être jamais prête ! »

Ce fut à ce moment que Mathieu se fit annoncer, et Séguin le reçut quand même, pour lui exprimer le regret de ne pouvoir, ce jour-là, causer utilement avec lui. Pourtant, avant de fixer un autre rendez-vous, il voulut bien prendre note d’une condition nouvelle que son acquéreur désirait mettre à son achat, celle de se réserver le droit exclusif d’acheter plus tard, sous de certaines conditions, par morceaux et à des dates fixées, la totalité du domaine. Il lui promettait d’examiner soigneusement sa proposition, lorsqu’un brusque tumulte lui coupa la parole, des cris au loin, des piétinements sauvages, des portes violemment fermées.

« Quoi donc ? Quoi donc ? » murmura-t-il, en se tournant vers les murs ébranlés.

Mais la porte se rouvrit, et Valentine reparut, effarée, toute rouge de peur et de colère, avec sa petite Andrée dans les bras qui gémissait en se débattant.

« Oui, oui, mon trésor, ne pleure pas, elle ne te fera plus de mal… Là, ce n’est rien, tais-toi ! »

Et elle la déposa au fond d’un vaste fauteuil, où l’enfant, tout de suite, redevint sage. C’était une fillette ravissante, mais si chétive encore pour ses quatre mois bientôt, qu’elle n’avait guère que de grands beaux yeux, dans sa face pâle.

« Enfin, qu’y a-t-il ? demanda Séguin, étonné.