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ET DU PETIT MÉDÉRIC

cesse repris et sans cesse abandonné, l’âpre désir et l’effroi d’un repos éternel ? Est-ce la ressemblance de toutes choses humaines avec cette lente agonie de la lumière et du bruit ?

Sidoine et Médéric s’étaient assis sur les décombres du hangar. Dans l’effacement de la terre et du ciel, une étoile brillait au-dessus des branches noires d’un chêne, et tous deux regardaient cette lueur consolatrice trouant d’un rayon d’espoir le voile morne du crépuscule.

Une voix qui sanglotait ramena leurs regards sur le sentier. Entre les haies, ils virent venir à eux Primevère, blanche dans les ténèbres. Elle s’avançait à petits pas, les cheveux dénoués.

Elle s’assit au côté de Médéric, et, appuyant la tête à son épaule :

— Ô mon ami, dit-elle, que les bêtes sont méchantes !

Et elle pleurait toutes ses larmes, les laissant couler sur ses joues, les mains jointes, sans les essuyer.

— Les pauvres dédaignées, reprit-elle, je les aimais comme des sœurs. Je croyais par mes caresses leur avoir fait oublier leurs dents et leurs griffes. Est-ce donc si difficile de n’être pas cruel ?

Médéric se garda de répondre. La science du bien et du mal n’était pas faite pour cette enfant.

— Dites-moi, demanda-t-il, n’êtes-vous pas l’aimable Primevère, reine du Royaume des Heureux ?

— Oui, répondit-elle, je suis Primevère.