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AVENTURES DU GRAND SIDOINE

notre civilisation tombera, ainsi qu’ont tombé toutes les civilisations passées, l’extrême Orient héritera sans doute des sciences de l’Occident, et deviendra à son tour la contrée polie et savante par excellence. C’est là une déduction mathématique de ma méthode historique.

— Mathématique ! dit Sidoine, qui venait de quitter la Chine à regret. C’est cela. Je veux apprendre les mathématiques.

— Les mathématiques, mon mignon, ont fait bien des ingrats. Je consens cependant à te faire goûter à ces sources de toutes vérités. La saveur en est âpre ; il faut de longs jours pour que l’homme s’habitue à la divine volupté d’une éternelle certitude. Car, sache-le, les sciences exactes donnent seules cette certitude vainement cherchée par la philosophie.

— La philosophie ! Tu ne pouvais mieux parler, mon frère Médéric. La philosophie me paraît devoir être une étude très-agréable.

— Sûrement, mon mignon, elle a certains charmes. Les gens du peuple aiment à visiter les maisons d’aliénés, attirés par leur goût du bizarre et par le plaisir qu’ils prennent au spectacle des misères humaines. Je m’étonne de ne pas leur voir lire avec passion l’histoire de la philosophie ; car les fous, pour être philosophes, n’en sont pas moins des fous très récréatifs. La médecine…

— La médecine ! que ne le disais-tu plus tôt ? Je veux être médecin pour me guérir, lorsque j’aurai la fièvre.