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Jamais été dénoncées, parce que l’on veut s’en tenir aux faits épisodiques au lieu de prendre corps à corps toute la bête — la bête sacrée ! la bête à mille cornes acérées faites de sabres et de baïonnettes.


De l’armée, nous en sommes tous — chants de conscrits ou malgré nous.

Mais cette période militaire n’est-elle pas la phase la moins humaine de notre activité ?

Ah ! sûr, on est tout autre, en cet instant taxé, lorsque le métier fait de vous un être passif pour tous les personnels élans.

Et c’est fatal, irrémédiable : l’homme n’est pas assez fortement trempé pour résister à tous les coups d’épingle de la discipline, aux esquintements physiques, aux schlagues morales ; un désir de vengeance s’accumule en lui, une rage monte pouvant fondre sur n’importe qui, à propos de n’importe quoi, et c’est pour ça que « les fusils partent tout seuls ».