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DE MAZAS À JÉRUSALEM

doigt : c’est un grand diable de brigadier à la forte carrure, aux moustaches rudes et rousses, aux poings de boxeur. C’est aussi un bonhomme légèrement bedonnant, à favoris bruns, cheveux grisonnants, tête placide de marchand aisé. Les deux compères ne se quittent pas et le couple circule, tout brûlé qu’il est, obstinément fureteur. Puis il y a la tourbe des marlous et des cireurs de bottes qui grossissent les revenus de leur commerce plus ou moins avoué des petits bénéfices dévolus aux indicateurs. On les connaît.

C’est ce Melville qui, entre dix démarches trop longues à énumérer, en fit une particulièrement édifiante et dont les termes méritent d’être textuellement rapportés.

Un lundi, le 1er août, dans l’après-midi, pendant que Delbecque était à son atelier, l’inspecteur réussit à pénétrer près de sa femme et voici ce qu’avec toutes les roueries du métier il lui dit, tour à tour prometteur ou menaçant :

— Voyons, vous êtes souffrante, votre petite dépérit. Soyez raisonnable, que diable ? N’êtes-vous pas fatiguée de cette lutte sans