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DE MAZAS À JÉRUSALEM

gnes portèrent. Tous les journaux durent venir à la rescousse quand nous lançâmes ce cri pour un forçat, pour ce malheureux Reynier que de lâches rancunes et de judiciaires complicités retenaient depuis huit ans dans les chiourmes de l’île Nou, en châtiment d’un crime commis par deux compères dont l’un est conseiller municipal et l’autre prêtre.

Hier encore, c’était pour les petits, pour les enfants des « compagnons » détenus ; il s’agissait de ne pas laisser mourir de faim les mioches dont la Société frappe implacablement les pères parce qu’ils sont des révoltés. Notre appel ne fut pas vain : des gueux donnèrent les sous qu’ils avaient et tout ce qui porte beau un nom dans la littérature et dans les arts s’inscrivit en la volonté de tendre la main aux plus faibles.

Ceci réapparaît à l’esprit, s’impose et n’est pas puéril…

Et je pense encore aux camarades désintéressés qui bataillent avec nous, en avant-garde, à ces fils de bourgeois qui auraient pu couler béatement leur vie et qui ont préféré le com-