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DE MAZAS À JÉRUSALEM

cependant ils ne s’étaient pas illusionnés, sachant fort bien qu’ils devraient finir par remettre en liberté des hommes contre lesquels, somme toute, on ne pouvait articuler aucun fait ; mais ils s’étaient dit ceci :

— Mazas les calmera !

Or, Mazas ne calme rien du tout.

Il faut avoir le genre d’esprit d’un pot-de-vinier malhabile pour croire que la prison est l’argument décisif.

Si un édifiant repentir, le repentir de s’être laissé prendre, se manifeste chez ceux de nos ministres forcés de laisser au greffe des maisons centrales les carnets de chèques cambriolés dans les banques, fortes sommes que, d’ailleurs, l’Administration est trop heureuse de receler aimablement jusqu’à leur sortie — qu’est-ce que cela prouve ?

Il ne s’ensuit pas que de loyaux garçons, jetés dans les geôles sans explications ni motifs, se déclarent satisfaits au bout des mois de prévention, et quittent Mazas en criant : « Vive la magistrature ! »

C’est tout le contraire qui se produit.