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DE MAZAS À JÉRUSALEM

le bruit de la rue ; on ne l’entend pas généralement, pour l’avoir toujours entendu. C’est une harmonie forte et douce, pénétrante, où vibre l’activité jamais lasse, où l’amour chante.

Les co-détenus, les anarchistes sortaient bras dessus bras dessous, exubérants, faisant la nique aux murs geôliers.

Vive la liberté provisoire ! Le mot n’effraye pas ; nous savons bien l’aléa de notre pauvre liberté — provisoire toujours. Le délit est de vouloir être soi-même et de tenter l’affranchissement. C’est une fierté qui se paye. Défense de penser tout haut ! Défense de parler de la vie en contre-coup des sensations ! Tel est le crime, j’en fais la preuve, moi qui ne suis rien, ne veux rien être et m’en vais seul…