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DE MAZAS À JÉRUSALEM

d’instruction obligés de nous relâcher se gardèrent bien de rendre une ordonnance de non-lieu. Mieux leur parut de laisser encore planer un doute, de laisser pendante une menace… Ils adoptèrent une demi-mesure — le texte des levées d’écrou en fait foi : on condescendit purement et simplement à nous mettre en LIBERTÉ PROVISOIRE.

Ingénieux truc.

Une ordonnance de non-lieu eût été, sans réticences possibles, la confession publique du mal-fondé de l’accusation.

Or, les juges répugnent aux aveux tardifs.

Cette horreur de l’aveu est visiblement aussi invétérée chez les magistrats que chez leur lamentable clientèle de prévenus honteux.

Entre les uns et les autres ne découvre-t-on pas d’ailleurs plus d’un point de similitude ?

À la force du contact, de faux airs de famille s’acquièrent.

Qui n’a vu siéger le président égrillard, fin gourmet des procès de mœurs, détailleur et déshabilleur ? L’assesseur à l’œil sournois et en-