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DE MAZAS À JÉRUSALEM

— Au revoir, à plus tard.

Nous nous engageons, en file indienne, assez espacés toutefois, dans les interminables couloirs du Palais aux plafonds en voûte — un aspect de catacombes. La procession s’allonge, nullement lugubre.

À un détour, le garde qui me précède lâche son prisonnier, revient sur ses pas et dit à son collègue :

— Laisse-moi celui-là. Changeons.

Le collègue accepte, et m’abandonne au nouveau venu. Que me veut donc cet homme d’armes ? A-t-il l’intention de me faire sentir plus près la chaînette des menottes ? C’est un garçon d’une trentaine d’années, très brun, la figure franche :

— J’ai voulu vous dire, fait-il à voix basse, Véry, le cabaret Véry — sauté lundi soir !

Et le municipal se met à me donner des poignées de main avec une effusion rare :

— Oui, dit-il, je suis un compagnon !

Mais nous avons rejoint la tête de colonne. À dix on nous fait entrer dans un primitif ves-