Page:Zo d’Axa - De Mazas à Jerusalem.djvu/248

Cette page a été validée par deux contributeurs.
250
DE MAZAS À JÉRUSALEM

Cependant presque aussitôt le directeur me fait appeler :

Je suis libre.

Les policiers imbéciles m’ont appréhendé trop tôt. Ils ont outrepassé leur consigne qui devait être de me laisser au moins quelques heures de liberté — le temps moral de commettre un délit. Ce que c’est que d’être pressé !

La gaffe me donne quelques journées de répit. Et je m’en vais sans plus d’entraves…

Autour de la Conciergerie, les petites rues et les quais parlent bas et c’est comme une transition avant la clameur des boulevards.

Les dix-huit mois volés à ma vie sont déjà le passé.

Le présent seul importe.

Qu’à sa première sortie un convalescent soit troublé ; j’ai secoué la léthargie de la prison plus vite parce que ce fut brutalement. Et maintenant les passants que je frôle, le bruit des voitures, l’air vif ne m’étourdissent point.