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DE MAZAS À JÉRUSALEM

Et tous.

Et de partout.

De proche en proche s’enflait la voix, murmure confus qu’aiguisaient maintenant des cris de femmes, et c’était jusqu’à des enfants me jetant leur corde dans les jambes.

Je tournai court et, par malechance, vers une sortie donnant précisément sur cette même rue où se trouvait le poste, quelque cent mètres plus bas :

— Arrêtez-le, arrêtez-le !

C’était l’hallali. Il me fallait courir en droite ligne tandis qu’en avant, prévenus par les cris, des hommes se massaient, barrant la route.

Un individu se campa devant moi, les bras tendus :

— On ne passe pas !

Je répondis le poing sur la face du policier-amateur, ce pendant que de plus belle on criait :

— Arrêtez-le, c’est un anarchiste !

Le peuple ne s’y trompa point :

L’amateur étant mal vêtu, ce fut lui qu’on prit pour l’anarchiste !