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DES DEUX CÔTÉS

Le fait est que la situation devenait bizarre :

Un prisonnier libéré dont l’écrou a été levé, dont le nom est biffé des registres, dont le départ a eu lieu et qui cependant se trouve encore là, récalcitrant comme un locataire décidé à ne point se laisser déloger.

Je réintégrai ma chambre, brûlai au plus vite certains papiers qui compromettaient ma valise, et j’attendis…

Ce ne fut pas long.

Huit soldats du poste, leur sous-officier, le gardien-chef et deux porte-clefs — force imposante, vinrent me sommer de déguerpir.

De bonne grâce je cédai à ces recors en uniforme, à ces gentils soldats de France, qui ne comprenaient guère ce qui se passait et se dandinaient hébétement avec des yeux étonnés vers la flamme qui, dans la cheminée, consumait les derniers feuillets.

À la porte, sans impatience, les policiers guettaient toujours.

Je changeai d’escorte et nous allâmes au poste de police le plus voisin, à celui de la