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DES DEUX CÔTÉS

confraternelles et franc-maçonnes sont autant de liens.

Brisons-les !

Pour parler clair et sans retenue : connaître le moins de gens possible ! On se sent plus léger, plus sûr.

Au long des mois j’ai tamisé les camarades.

Certaines fidélités éprouvées suffisent. Des amis restent. Et je n’ignore pas combien prenante est la vie, et difficile, combien accapareuse. Ajouterais-je que les dernières chasses aux « malfaiteurs » ont parmi ceux que j’aime mis des meilleurs à Mazas ?

C’est ceux-là que je regrette le plus.

Je supporte mieux la détention que ceux qui me connaissent l’auraient pu croire.

Ma passion pour la liberté raisonne : suis-je, ici, sensiblement moins libre que dans la vie, en ce pays où défense est faite de dire haut sa pensée ? Je réfléchis. Je travaille un peu. Et dans ma cellule où je m’isole suis-je plus mal, suis-je plus blessé qu’au milieu de la foule