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DE MAZAS À JÉRUSALEM

en cadence sur le pavé de la cour. On appelle ça « le cervelas ». Ils marchent en file, au commandement : gauche, droite, gauche !

Telle est la moderne façon d’expier le crime de pauvreté…

Comment s’étendre sur les petites vexations que nous subissons nous-même dans cette prison qui n’est en somme pour nous qu’une sorte d’hôtellerie mal tenue par un patron grincheux, alors que des annexes monte la plainte étouffée, douloureuse.

C’est cette plainte qu’il faut faire entendre.

Il faut qu’on voie la moralité du régime à l’évidence des faits. Un détenu (S., no 986) vient de faire un an de prison.

En un an il a eu quatre jours de cachot pour avoir causé à l’atelier.

Un mois avant sa libération, il demande au directeur l’autorisation de laisser pousser sa barbe pour ne pas porter en sortant la glabre dénonciation de son séjour en prison.

Refus parce qu’il a été puni.