Page:Zo d’Axa - De Mazas à Jerusalem.djvu/218

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
220
DE MAZAS À JÉRUSALEM

Un peu plus tard nous apprenions qu’on avait déchiqueté son corps, son pitoyable corps de martyr, sur une table d’autopsie.

Voilà ce qui est, et la mort guetteuse de jeunes hommes.

Par deux fois, en moins d’un an, elle fut l’hôte de la prison.

Un autre détenu, Jean Lécuyer, dont l’odyssée fut à peu près la même que celle de Gardrat, vécut ses avant-derniers jours au « Grand Tombeau », la cellule sombre.

Quand la fin fut tout à fait proche, on rendit à Lécuyer une ironique liberté : celle d’aller mourir à l’hôpital. Ainsi que le disait au malade même et de sa voix la plus engageante l’un des médecins administratifs :

— Vous ne sauriez croire combien un décès ici crée d’ennuis. Ça n’en finit plus : constatations, paperasses, commentaires désobligeants. À l’hôpital, au contraire, ça va tout seul…

Ça va même très vite ! Jean Lécuyer ne passa pas la quinzaine.