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LE GRAND TRIMARD

si je les avais écoutés, au buffet de Lyon, j’aurais dîné avec eux.

On se sépara au Dépôt.

Et trois jours après j’entrais à Sainte-Pélagie.

Une dizaine de détenus politiques vivaient, en assez mauvaise intelligence d’ailleurs, au Pavillon des Princes.

Je fus le onzième.

Pour avertir qu’une lettre était arrivée ou qu’un visiteur se présentait, le timbre qui sonnait une fois quand c’était pour notre doyen, résonnait pour moi onze fois !

Mais bientôt, quelques-uns finissant leur temps, on ne donna plus que dix coups, plus que neuf. Il y eut des grâces et un même jour tout un lot de libérations conditionnelles. Deux coups désignèrent mon grade. Puis le doyen me céda sa place et sa chambre aux plus grandes fenêtres, je fus l’ancien — le coup unique ! — et pour longtemps.

Que j’en ai vu partir, hélas ! de détenus.

Ceux même que j’avais vus arriver, tôt rem-