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DE MAZAS À JÉRUSALEM

Et le bonhomme entreprit de me détailler ses malheurs.

C’était un petit vieillard à l’œil malin, à la parole sautillante, au geste de dévaliseur, un curieux type de professionnel.

Il devait avoir eu des aventures peu banales. C’était un artiste en son genre et j’aimais à me l’imaginer dans de pittoresques « estampages. »

Mais lui ne songeait qu’à se disculper. À l’entendre, c’était un honnête petit bourgeois contre lequel de méchants ennemis s’acharnaient. Il avait toujours respecté la loi :

— Ça c’est sacré, mon cher Monsieur.

À plaisir il gâtait son allure, reniait sa vie. Le vieux flibustier devenait un voleur honteux.

Je commençais à le mépriser.

Une sorte d’athlète à mine farouche nous rejoignit :

— Celui-là, c’est un ami, fit mon compagnon, le pauvre n’a pas de chance non plus.