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DE MAZAS À JÉRUSALEM

pourquoi sauvagement aggraver le calvaire de la guillotine ?

Naturellement la mésaventure ne se grossissait pas tant pour moi : je ne revenais pas pour Deibler. Elle me touchait en cela surtout qu’elle m’apprenait des barbaries de plus en usage et contre lesquelles les voués-au-bourreau qui les subissent n’ont pas le loisir de réclamer. Peut-être n’est-il pas mauvais que, de temps en temps, ces barbaries frappent accidentellement quelqu’un les pouvant dénoncer.

J’ai gagné le droit de protester en faveur du bétail humain qu’on ramène, en le suppliciant, vers l’abattoir national.

Sans doute aussi faut-il se dire que les plus cruels incidents fournissent des sensations rares qu’il n’est pas fâcheux de goûter.

Chaque revers a sa médaille.

Et, d’ailleurs, ce que supportent de simples malfaiteurs, n’importe qui doit, à l’occasion, savoir le vivre.

Tout cela n’était au demeurant qu’une assez lourde plaisanterie.